C'était en 1984...

Publié le par Masta

Madison Square Garden, New York, 24 juin 2006. John Wall, Kevin Séraphin, et ce cher bon vieux Kirk Hinrich posent leurs valises à Washington. Une base solide pour reconstruire une équipe totalement décomposée. Intéressant. Nous y reviendrons sans soute ultérieurement, mais, au final, la draft nous importe peu aujourd’hui. Nous avons voulu replonger dans le passé, dans un passé pas si lointain, mais qui nous paraît déjà si loin...

TD Garden, 17 juin 2008. Les Celtics renouent avec les Finals NBA et décrochent leur 17ème titre, le premier depuis 1986, face aux Lakers (4-2). Deux ans plus tard, les deux équipes mythiques se retrouvent en finale. Le match 7 a lieu au Staples Center de Los Angeles et voit les pourpre et or glaner leur 16ème titre au terme d’une série non sans rebondissements mais terne dans son ensemble, tronquée par les fautes, et au rendement offensif ridicule (90,5 points de moyenne pour les Lakers, 87,1 pour les C’s). Une finale bien triste au regard de la première confrontation pour le titre suprême de ces deux équipes (Boston avait déjà battu les Lakers en 1959 en finale mais c’était alors les Minneapolis Lakers jusqu’en 1960, nous n’en tiendrons donc pas compte).
C’était en 1984. Les stars de l’époque s’appelaient Magic Johnson, Larry Bird, Kareem Abdul-Jabbar ou Robert Parish. Des noms entrés au Hall of Fame. Des légendes vivantes. Boston a déjà 14 titres, le dernier en 81. Les Lakers (depuis qu’ils sont à Los Angeles) en ont 3 dont ceux de 80 et en 82. 1984 donc. Les Lakers et les Celtics se retrouvent en finale après avoir dominé la saison de la tête et des épaules. Un bilan de 62-20 pour les C’s, premiers à l’Est, et de 54-28 pour les Lakers, à la même place sur l’autre côte.
En 84 déjà, les antagonismes encore visibles aujourd’hui font de cette série une opposition totale de style. Le showtine californien contre la fierté de Boston. Le désormais célèbre « Beat L.A. » du Boston Garden. Les cheerleaders de l’Ouest contre… pas de cheerleaders. Jack Nicholson sur le bord du terrain, déjà virulent envers les joueurs adverses et les arbitres. K.C. Jones contre Pat Riley, deux anciens joueurs devenus coaches. L’héritage de Jerry West contre celui de Red Auerbach. Mais surtout, Magic Jonhson contre Larry Bird. L’opposition sans doute la plus grandiose de toute l’histoire de la NBA, le shooteur blanc face au meneur de 2 mètres 06. Pour les deux virtuoses, cette finale en rappelle une autre. Celle de NCAA, 5 ans plus tôt, opposant les Indiana State de Bird aux Michigan State Spartans de Magic, élu joueur du Final Four.

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Ahah, qu'est-ce que t'es moche...


Pour conclure la saison 1983-1984, les deux équipes ont alors offert aux fans de basket l’une des plus belles (si ce n’est la plus belle) finales NBA. Prolifique en attaque (117,4 points de moyenne pour les Lakers, 115,1 pour les Celtics), cette série aura surtout été marquée par des scénarios de match dingues, avec des stars présentes du premier au dernier match. Flashback.
Premier match à Boston, premier rebondissement. Les Lakers, portés par Jabar et ses 32 points en 35 minutes, prennent l’avantage en s’imposant au Boston Garden 115 à 109. Un affront vite lavé par les joueurs de K.C. Jones. Match 2, 13 secondes à jouer, 113-111 pour les Lakers. La correctionnelle semble toute proche pour les coéquipiers de Larry Bird qui sont à quelques secondes du 0-2, avec deux défaites à domicile. Une honte sans nom. Mais c’était sans compter sur Gerald Henderson qui égalise avant le buzzer et envoie les deux équipes en prolongation. Il n’en fallait pas plus pour motiver les C’s. Victoire 124-121. Égalité à 1 victoire partout.
Un petit tour en avion plus tard et nous voilà au Fabulous Forum de L.A. pour les matches 3 et 4. Portés par leur public, les showmen de Los Angeles explosent les C’s 137 à 104. La faute à Earving « Magic » Johnson Jr et ses 21 passes décisives. Un record encore inégalé en finale NBA. 80 points en deuxième mi-temps pour les Lakers. De quoi pousser Larry Bird, pourtant auteur de 30 points, à déclarer « we played like a bunch of sissies ». No comment.
Match 4. 20 points et 17 assists pour Magic. 32 points pour Jabbar. 30 pour Worthy. Les Lakers sont en feu… Mais se font doucher dans la dernière minute, alors qu’ils menaient de 5 points. Bird, puis Carr scorent. Les deux équipes retournent en prolongation. Again. À ce petit jeu de l’overtime, Boston est décidément plus fort que L.A. (129-125) et revient à égalité dans la série.
Pour son retour à la maison, Boston domine clairement les débats et s’impose 121-103 avec un Bird fidèle à lui-même : 34 points à 15 sur 20 au shoot avec 17 rebonds. What else ?
Avec un format de finale en 2-2-1-1-1, la série retourne à L.A. pour le match 6 où Boston a l’occasion de conclure et d’empocher son 15ème titre de « world champion ». On ne saurait dire si c’est parce que les C’s voulaient célébrer la victoire à la maison, ou si parce les Lakers voulaient à tout prix éviter l’humiliation à domicile, mais il faudra attendre le match 7 pour connaître l’issue de la série. Menée après chaque quart-temps, la bande à Magic a sorti 12 minutes d’anthologie dans le dernier quart, plantant un cruel 36-21, et forçant un match décisif, dans le Massachussets, sur les terres de Red Auerbach.
10 juin 1984, l’instant de vérité. Cedric Maxwell fait monter la pression avant le match et annonce que les Lakers devront lui passer sur le corps s’ils veulent l’emporter à Boston. Contrairement à beaucoup de joueurs actuels, il fait ce qu’il annonce et sort le match de sa vie avec 24 points, 8 rebonds et 8 assists. Bird et Parish y vont de leur double-double (20 points 12 rebonds pour le premier, 14 et 16 pour le second). L’affaire est pliée, Boston s’impose 111-102 dans son antre et décroche le 15ème titre NBA de son histoire.

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-Et tu t'arranges vraiment pas avec l'âge....

- J'm'en fous, j'suis champion.

Pas un match en dessous de 100 points pour les deux équipes, des stars au rendez-vous, du combat à chaque instant. Du grand art. 26 ans plus tard, que reste-t-il de tout ça ? Malheureusement pas grand chose, si ce n’est le palmarès des deux équipes, les plus titrées de la NBA…


Petit cadeau pour le plaisir, les dernières minutes du match 7.

 

gag

Publié dans Basket

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